En ce début d’année 2019, le prix du palladium a dépassé celui de l’or. Nous sommes aujourd’hui à $1535 l’once de palladium contre un peu moins de $1300 pour l’or.
Regardez plutôt l’évolution du palladium (en bleu) comparé à celles du platinum (violet) et de l’or (orange) ces cinq dernières années. Presque 100% pour le palladium, lorsque l’or baisse de 6% et le platinum de 43% !
Comment expliquer ces différences et les évolutions opposées depuis quelques années ?
Mais qu’est-ce que le palladium ? C’est un métal blanc qui appartient au groupe des six métaux de platine avec le ruthénium, le rhodium, l’osmium, l’iridium et le platine (platinum en anglais). Environ 80% du palladium se retrouve dans les systèmes d’échappement des voitures, où il contribue à transformer les polluants toxiques en dioxyde de carbone et en vapeur d’eau moins nocifs. Il est également utilisé dans l’électronique, la dentisterie et la bijouterie. Le métal est exploité principalement en Russie et en Afrique du Sud et est principalement extrait en tant que produit secondaire d’opérations axées sur d’autres métaux, tels que le platine ou le nickel.
Depuis 2012, le marché est déficitaire : la production n’arrive pas à combler la demande. Et cette situation ne faut que s’accroître d’année en année. La raison ? L’utilisation accrue du palladium dans les pots d’échappement des véhicules construits, en particulier les véhicules essence. Et c’est de la que vient le gros écart avec le platine. En effet, les véhicules essence polluent moins que les diesel. Avec la prise de conscience global sur le développement durable, la transition écologique, etc. les constructeurs automobiles misent sur des voitures qui polluent moins. Or les voitures essences utilisent le palladium pour leur système d’échappement, tandis que les voitures diesel utilisent le platine.
Des gouvernements comme celui de la Chine resserrent les réglementations pour lutter contre la pollution des véhicules, obligeant les constructeurs à augmenter la quantité de palladium qu’ils utilisent. En Europe, les consommateurs ont acheté moins de véhicules diesel, principalement à base de platine, que de véhicules à essence, utilisant du palladium.
Si l’on parle de réduction de pollution, alors pourquoi ne pas se tourner directement vers les véhicules électriques ? Ils ne consomment pas de carburant, ne disposent pas de tuyaux d’échappement et n’utilisent pas de palladium. Néanmoins, la plupart des analystes estiment que l’électrification de la majorité du parc automobile mondial aura lieu dans de nombreuses années. Dans l’intervalle, l’utilisation du palladium dans les véhicules hybrides constitue également une source croissante de demande.
D’autre part, les voitures électriques posent un autre problème : l’électricité utilisée pour recharger ces véhicules vient de centrales qui ne sont pas toutes très « vertes ». Il y a du nucléaire, du charbon, du fioul, du gaz… En attendant d’avoir un parc d’énergie renouvelable conséquent, les véhicules hybrides ou tout essence rivalisent encore avoir l’électrique pur.