Les petites entreprises, ou « Small Caps », sont-elles plus performantes que les grandes capitalisations, ou « Big Caps » ?
L’effet de petite capitalisation, observant que les petites entreprises ont tendance à surperformer les grandes au fil du temps, est bien connu des investisseurs depuis des décennies et a fait l’objet de nombreuses recherches universitaires. Cependant, les petites capitalisations posent encore de nombreux problèmes en raison du manque de liquidité et des coûts de transaction élevés qui en résultent.
Avec l’effet de (petite) taille, vient une grande volatilité. Une grande partie de ce bruit est associée au manque de liquidité et donc à la moindre qualité des informations sur les prix.
Le challenge aussi sur les small caps concerne la diversification sectorielle. En fonction des stratégies, on peut en effet se retrouver avec une concentration extrême sur peu de secteurs. Mais les performances attendues ne seront pas forcément au rendez-vous. Et les risques seront plus élevés.
En outre, certains gérants de portefeuille ne cherchent pas à exploiter cet effet car le risque le plus important à maîtriser est alors lié à la corrélation, en particulier du côté négatif. Même si à long terme les petites capitalisations auront tendance à surperformer les grandes capitalisations, lorsque les marchés actions baissent, les petites capitalisations sous-performent les grandes et la corrélation des small caps avec l’ensemble des marchés actions augmente au moment même où c’est ce qui est le moins souhaité.
Alors que la plupart des facteurs peuvent être considérés comme plus forts dans les petites capitalisations, il existe une corrélation négative entre le facteur de petite capitalisation et le facteur de qualité. Cela signifie que les petites capitalisations sont en moyenne des actions de qualité inférieure, tandis que les grandes capitalisations sont de qualité supérieure.
Si la combinaison d’un biais de petites capitalisations dans un fonds toutes capitalisations peut poser problème, il reste encore des arguments en faveur d’une exposition séparée aux petites capitalisations. En fait, pour décider de la répartition du risque, il convient de rappeler qu’il existe probablement un meilleur compromis risque / rendement pour les expositions aux facteurs de risque des petites capitalisations. C’est l’une des difficultés de l’indexation fondamentale, qui privilégie les grandes capitalisations.
L’avantage d’attribuer un risque plus élevé aux petites capitalisations réside dans l’étendue de l’univers. Dans la mesure où il existe une certaine indépendance entre ces paris, les gérants peuvent bénéficier d’un plus grand nombre de paris. Ce qu’ils doivent gérer, c’est l’impact sur les expositions sectorielles. Les télécoms, par exemple, sont généralement de grandes entreprises. Un bais pour les petites entreprises sous-pondérera les télécoms par rapport à leur poids sur le marché, les éliminant éventuellement complètement.
Les indices de petite capitalisation tels que le Russell 2000 et le MSCI Small Cap ne tiennent aucun compte des secteurs. Ils constituent l’indice uniquement basé sur le rang de la capitalisation boursière. C’est plus simple mais conduit à un résultat moins efficace.
Les petites capitalisations sur les marchés émergents constituent enfin un lien entre deux marchés inefficaces (small caps et émergents) et devraient donc représenter un segment particulièrement attrayant pour les gérants actifs, source de performance. Les effets sur la valeur et la taille sont tout aussi évidents sur les marchés émergents que sur les marchés développés. Mais les investisseurs prennent plus de risques sur les marchés émergents en se concentrant sur les actions de valeur.
Une des raisons des effets de valeur et de taille sur les marchés émergents réside peut-être dans le fait que les investisseurs étrangers se tournent en grande majorité vers les grandes sociétés, car elles sont les plus liquides, les mieux couvertes, les plus transparentes et tendent à faire partie des grands indices. En conséquence, les grosses entreprises ont tendance à devenir plus chers par rapport aux titres plus petits.