Trading à la vente : quand vendre ?
La décision de vendre trop tôt est souvent très préjudiciable pour votre portefeuille. Combien de fois avez-vous acheté un titre au bon moment, pour le voir tripler en quelques 12 mois… mais sans vous ? Au lieu de conserver la valeur X de 40 à 120, vous aviez pris vos profits à 50, persuadé, à tort, qu’on ne perd jamais à prendre ses profits. Et vous l’avez vu monter sans vous. A l’inverse, ne pas vendre peut s’avérer une grande erreur. La valeur Y a été acheté à 40 puis elle monta vite à 60. Les rumeurs disaient qu’elle valait 100, alors vous n’avez pas vendu. Une fois descendue à 20, vous vous en êtes mordu les doigts…
La décision de vente est cruciale si vous voulez vraiment gagner gros sur les marchés.
Comment savoir si la hausse est sur le point de s’arrêter ?
Commençons par voir ce qu’il ne faut pas faire.
Ce qu’il ne faut pas faire à la vente
- Ne pas prendre ses décisions de vente sur des considérations fiscales : c’est comme mettre la charrue avant les bœufs. Trop d’investisseurs décident de ne pas vendre un titre au motif que la vente coûterait trop cher en impôts. Puis, le titre s’effondre avec leurs plus-values. Cette chute, évitée, aurait largement payés ces taxes. De plus, le produit de la vente aurait pu être réinvesti sur une valeur montante (en phase 2), ce qui aurait permis des gains supplémentaires. De trop gros impôts à payer est plutôt une situation enviable…
- Ne pas prendre sa décision de vente sur le rendement du titre : conserver un titre affaibli, qui perd en valeur, en vertu des dividendes qu’il paye, est une erreur. S’il tombe, la chute effacera tous les dividendes annuels et plus encore. Il faut en premier lieu préserver son capital.
- Ne pas se limiter à un PER bas ou élevé pour conserver ou vendre son titre : le marché est loin d’être toujours rationnel, et le rapport cours / bénéfices ne dit pas tout, il y a les phases de chaque titre et la psychologie des investisseurs. C’est la phase 3 qu’il faut attendre avant de vendre ! Le cours est avant tout le produit des forces de vente et d’achat.
- Ne pas moyenner à la baisse : les titres en phases 3 et 4 doivent être vendus. Attention au piège fondamentaliste ! Abaisser son PRU en achetant à la baisse peut finir par coûter très cher ! C’est jouer avec le feu. Moyenner à la hausse, ok, mais pas à la baisse. Apprendre à gérer une situation perdante, en s’en détournant par la sortie, est vital pour le succès de vos investissements.
- Ne pas refuser de vendre parce que la tendance du marché est haussière : que la tendance générale soit bullish n’empêche pas que des titres entrent en phase 3 et 4. Si un de vos titres commence à envoyer des signaux de danger, même si le marché est haussier, alors il faut le vendre.
- Ne pas attendre la prochaine reprise pour vendre : si un graphe exprime qu’un titre va rencontrer des difficultés, alors il faut le vendre.
- Ne pas garder un titre au seul motif qu’il est de qualité : ils ont aussi leurs cycles. Il est préférable d’acheter un titre de mauvaise qualité qui entre en phase 2, car son heure sonne, que de conserver un titre de grande qualité (sur les fondamentaux) qui entre en phase 4.
Ce qu’il faut faire pour bien vendre
- Placer des ordres de vente stop : dès qu’un titre casse à la baisse sa résistance, il faut vendre sans plus tarder. Se concentrer sur le niveau de support le plus récent ainsi que sur la moyenne mobile à 30 semaines. Le stop devrait être placé juste au-dessous du plancher de support significatif et quand cette moyenne mobile est cassée à la baisse.
- Au moment de l’achat, déterminer où vous placerez votre ordre de vente stop de protection : cette stratégie permet de ne pas être pris au dépourvu à cause d’une mauvaise surprise. C’est au prix de cette discipline que vous ferez des gains réguliers, en limitant vos pertes. Si le titre monte fortement, adapter son ordre de vente en le remontant juste en dessous du nouveau support qui se forme. L’utilisation des stops de protection permet de ne pas être dominé par ses doutes et émotions. Toute décision devient alors automatique et disciplinée et les gains sont pris, quitte à sortir parfois légèrement trop tôt. Le principe essentiel est de protéger vos profits et de limiter vos pertes.
- Surveiller les lignes de tendance : on peut sophistiquer cette stratégie avec la lecture des lignes de tendance. Une ligne de tendance, pour être valable, doit au moins toucher trois points. Elle va permettre, si elle se matérialise, de mieux définir où placer le stop de protection, au dessous de cette ligne, et où le remonter.
- Mesurer un mouvement haussier : la « swing rule » va permettre de mesurer, approximativement, la hausse potentielle d’un titre en dessinant un canal ascendant.
- Apprendre à perdre : toutes vos lignes ne seront pas gagnantes, c’est une certitude. Apprendre à sortir d’une position perdante est essentiel. L’essentiel reste le résultat net de l’ensemble de votre portefeuille.
- Pas vendu pas perdu, pas vendu pas gagné, cette façon de voir les choses est fallacieuse. Votre titre ne vaut que le dernier cours affiché. Cela incite à conserver un titre à tort, malgré un effritement évident de son capital.
Cette stratégie vous permettra de limiter les risques, tout en sachant qu’il n’y a pas de stratégie parfaite et infaillible.
Bon trades et bonne chance !